Chers adeptes de la bonne humeur

Je cours, je cours, je cours … contrôlant les sourires et traquant les esprits bougons, ceux atteints de la fameuse « sarkozite aiguë ».

Du coup, pas une seule ligne encore sur les aventures du CdB et ses contrôles :

telle la rencontre d’exception avec Paule. Les retrouvailles avec Pierre-Henri alias « Super Sourire »… idem avec Cécile et sa bonne humeur. Ou encore Nadège et ses fameux yeux bleus. Puis enfin, notre couple de la semaine : Hourie et Jean-Christophe, des amoureux prometteurs …

Bref, vous l’avez compris, il y aura de la lecture ce week-end. Car au risque de me répéter, je vous parlerai de toute cette semaine chargée en émotions, ainsi qu’en rencontres toutes plus extraordinaires les une que les autres !

Au fait, n’oubliez jamais : ces aventures du Contrôleur du Bonheur, vous en écrivez les pages avec moi chaque jour !!!

Merci, à samedi ou dimanche sur ce blog, et bon sourire à vous tous !

Comments

[Richard G.]

Au fait, CdB !

J'ai oublié de dire :

Merci !

[Raphaël]

C'est beau la vie

[Richard G.]

J'ai rencontré le contrôleur hier dans la ligne 3. Comme tous, en entrant dans le wagon au métro Bourse et voyant le mégaphone, je me suis dit "comment vais-je lire mon canard tranquille ?"...

Je me plonge dans les minimares idéales pour 20 minutes de trajet et j'oublie tout. Mais c'est insidieux, les mots... Je n'écoute pas le moins du monde mais je finis par entendre le bateleur. Des mots : "contrôle", "sourire", "s'il vous plait", "très beau sourire" et je me décolle de ma bulle.

Ce type ne hurlait pas des idioties dans son mégaphone.

Il félicite une jeune fille magnifique pour son sourire et je vois qu'elle est magnifique et que son sourire l'illumine.

Et son sourire m'illumine. C'est contagieux, les yeux brillent autour de moi, d'abord légèrement, quand ils comprennent qu'on ne va pas leur ponctionner une obole contre un sourire, puis franchement, puis les commissures des lèvres se redressent, la tête et les épaules se relèvent, les oreilles s'ouvrent, les regards se croisent, voulant vérifier que les autres sont aussi prêts à sourire.

Quand chacun voit que les autres sont au bord d'oser, ou déjà en route, chacun se lâche. C'est si bon de regarder 30 personnes souriantes, pas une béatitude, mais une réminiscence d'innocence. Retrouver le goût, comme le droit de sourire, le goût du plaisir et le partager...

Ça a l'air idiot... Agata est magnifique drapée dans son sourire. Tous et chacun, nous le redevenons.

Un couple, jeune se fait la gueule et le contrôleur essaye sans succès de les dérider. Mais le mal doit être profond.

Malheureusement, le contrôleur les croit atteint de sarkozyte. Il le dit, les banderille de cette infection honteuse et, même moi, je trouve ça dommage. Ça n'a rien à voir avec le sourire. On sent que ces gens-là ne s'aiment pas et n'aiment pas les autres. Sourire leur est visiblement étranger.... Et les vouer aux gémonies en se trompant de diagnostic fait trembler nos commissures élevées et légères. Sarkozyte ? Pourquoi en parler, ça remet tout de suite le moment de grâce au niveau du quotidien et des clivages.

Pour moi, le contrôleur pointe la séduction de mes cheveux poivre et sel et me compare à Richard Gere. Me conseille le bouddhisme pour achever la ressemblance. Merci ! Je suis très bien comme ça. Je lis le Canard enchaîné et il me félicite. Mal vu, ça n'a rien d'extraordinaire -même si ça aide à sourire- et j'ai l'impression d'être du même bord et complice dans sa stigmatisation de la sarkozyte.

Le sourire serait politique ? Mais ça deviendrait un sourire jaune !

Non, le contrôleur est bon quand il ne stigmatise pas une maladie politique. Ben oui, même de gauche, je ne crois pas que faire la gueule soit "de droite".

D'ailleurs, en descendant du métro, sur le quai de Gambetta, une dame me dit qu'elle est sarkozyste mais pas malade. En souriant. D'ailleurs, elle avait comme moi, pour une fois sans doute, fouillé son porte-monnaie pour remercier un homme de nous avoir fait sourire. De nous offrir une communion heureuse et simple en fin de journée et en début de soirée.

Nous avions été contrôlés positifs mais nous avons payé le forfait. Sans qu'on nous le demande. Et c'est un autre tour de force : nous faire remercier d'une pièce (si peu) ce que nous ne pouvons plus faire ensemble sans contrôleur. Se sourire les uns aux autres, partager une lueur pendant un trajet. Sans jugement. Et s'encourager, sans se forcer, à sourire;

Sourire enfin, comme un désir étouffé, réprimé. Comme une résistance.

En sommes nous donc là ?
Faut-il être bouddhiste pour éviter le boudisme ?